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Pour une éthique dans l’esprit des chevaliers

Pour une éthique dans l’esprit des chevaliers

par Fernande Turgeon

Il était un fois une coach professionnelle se questionnant sur la pertinence de l’éthique dans sa pratique…

Dans mes 30 ans de diverses carrières, que se soit au sein des Forces Armées Canadiennes, de grandes firmes de télécom ou auprès des PME, j’ai eu souvent à travailler avec de nombreux codes d’éthique, tous plus formels les uns que les autres. Certains étant « en ligne » et interactifs avec simulation reflétant les dernières tendances Internet de gestion.

Que ce soit comme donneur d’ordre ou acheteur pour différents biens et services totalisant parfois plusieurs millions de dollars avec des clauses contractuelles allant souvent bien au-delà de l’écrit, ou comme responsable des ventes et du marketing où l’on peut vivre la compétition comme une opportunité d’amélioration plutôt qu’une occasion de « battre » des gens ou également comme cadre supérieur gérant des centaines d’employés où l’éthique épouse souvent la « Charte des droits et liberté ». Oui j’ai côtoyé l’éthique sous toutes les formes officielles et officieuses possibles !

Certains voyaient ces codes d’éthique comme des « corsets » qu’il fallait se forcer à porter mais qu’on s’empressait de desserrer ou d’enlever dès qu’une bonne occasion s’y prêtait, avec tous les débordements que cela amenait la plupart du temps.

Cependant à travers toutes ces positions, au cours des années, mon code d’éthique personnel revenait toujours à un élément central appris dès mon plus jeune âge de mes parents: «  Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse » ou plus simplement de façon positive : « Traite les autres comme tu voudrais être traité », dans le respect, l’authenticité et même pourquoi pas la discrétion.

Petite phrase si simple qui est sous-tendue par 4 formidables éléments:

  • Être moi-même, alignée à ma juste valeur dans un plus grand ensemble. Cela me permet de relativiser et de réduire l’impact de nombreuses situations pouvant engendrer des conflits potentiels. Ne pas me prendre pour une autre amène intégrité et véracité dans mes actes au jour le jour et me permet de vivre de plus en plus à livre ouvert. L’apparence de conflit peut être pire que le conflit. Être soi- même, c’est un peu comme être enceinte, tu l’es ou tu ne l’es pas … Tu ne peux pas l’être juste un petit peu…quand ça t’arrange !
  • Me mettre régulièrement à la place de l’autre , ou appliquer les positions perpétuelles oups… perceptuelles afin de bien évaluer la portée de mes gestes et paroles et me permettre d’apprendre constamment de la rétroaction. Ceci me permet d’être plus disponible aux autres et d’adapter mes options à leurs particularités plutôt que de forcer l’inverse parce que j’en ai le pouvoir.
  • Apprendre continuellementet être parrainée pour offrir toujours le meilleur de moi-même et livrer ce que je promets ou trouver d’autres solutions satisfaisantes. Ceci m’amenant aussi à bien évaluer au préalable, ce que j’accepte de faire, afin d’aller chercher les ressources nécessaires au besoin.
  • Et finalement, Prendre plaisir à gérer les zones grises. Tout n’est pas blanc ou noir. Ma vie est remplie de tous ces petits et grands imprévus qui outre leur imprévisibilité ont aussi la fâcheuse caractéristique de remettre en question mes habitudes bien établiesme guidant vers une plus grande ouverture et m’invitant à créer encore plus d’options.

Comme coach professionnelle, j’ai eu plaisir à retrouver ces grands principes au cœur même de la PNL. Ma pratique s’apparente aussi beaucoup aux éléments importants d’une saine gestion du personnel et des équipes basée sur le respect, l’honnêteté, l’intégrité, tout en étant très consciente de l’important pouvoir d’influence que j’ai. La confidentialité en est aussi un ingrédient essentiel permettant l’établissement du lien crucial de confiance et son amplification.

Je me plais parfois à comparer tout cela au code d’honneur du temps des chevaliers, basé sur des principes si fondamentaux qu’ils ont su traverser les siècles jusqu’à nous.

En résumé je dirais à quelqu’un qui aimerait suivre mon approche  chevaleresque: « Fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse, agis en ton âme et conscience , mets-toi fréquemment dans les souliers des autres, bâtis sur la rétroaction de tes actions tout en apprenant constamment et embrasse le fait que ce soit toujours à recommencer et que le gris est une vibrante et mouvante couleur… ».

Plus qu’une seconde nature, l’éthique, c’est ta façon d’être en tout temps.

Bonne et joyeuse route !