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PNL et émotions
par Alain Monaert
Pourquoi ça marche !Les interventions de résolution émotionnelle qu'offre la PNL peuvent se ranger dans deux grandes catégories:
- Celles qui considèrent que l'émotion est fonction du SENS que l'on donne à notre expérience, donc le résultat d'un processus mental d'interprétation subjective. Ce sont des interventions psycho-logiques dont le cœur est un recadrage de sens (qu'il s'agisse d'un simple recadrage ou d'un réimprinting)
- Celles qui agissent directement sur le codage Neurobiologique, l'association entre un stimulus perceptif et une réaction émotionnelle (V-K ou A-K) faisant l'impasse de la couche psychologique. Ce sont des interventions Neuro-logiques (qu'il s'agisse d'une désactivation d'ancrage ou d'une résolution phobique en utilisant des sous-modalités) extrêmement rapides qui ont l'air « magiques » aux yeux des profanes.
Ces deux types d'interventions ? psychologique, le pourquoi; et Neurologique, le comment ? répondent en fait aux deux voies émotionnelles principales. En effet la recherche en intelligence émotionnelle (Goleman, Chabot, etc), utilisant les possibilités d'observer le cerveau en action grâce au PET scan, a récemment mis en évidence l'existence de deux voies émotionnelles majeures au niveau du cerveau. Une courte et une longue.
Pour illustrer ces deux voies, suivons le trajet d'un stimulus visuel :
- L'image se projette sur la rétine, plus l'objet est grand ou proche, plus la surface de projection est importante donc plus grand sera le nombre de cellules réceptrices et de Neurones concernés.
- Passant par le chiasma optique l'image est projetée sur l'aire V1, le premier relais situé à proximité du noyau amygdalien. Cette aire de projection a la particularité de fonctionner selon un principe d'analogie de surface. Plus l'objet est grand sur la rétine, plus le nombre de Neurones concerné au niveau de V1 sera important. V1 ayant des fibres de connexion avec l'amygdale, passé un certain seuil d'amplitude de surface de V1,
- Les voies amygdaliennes sont recrutées et celle-ci recrutent à leur tour le système limbique (émotionnel). C'est la voie de l'action réflexe qui fait agir avant même d'avoir réellement perçu quoi que ce soit. Si l'émotion déclenchée est suffisamment forte, ce stimulus associé à l'émotion est engrammé (association V=K). L'apprentissage, en particulier des réflexes de survies, est fonction de l'importance de l'état du système. Ces trois premières étapes constituent la voie courte. Notons au passage que les études ont montré qu'au niveau V1 le cerveau ne fait pas la différence entre une image externe, quelque chose que notre œil perçoit, et une image interne « représentée », quelque chose que l'on imagine ou dont on se souvient.
- Puis l'information passe de V1 vers le cortex occipital où elle est « perçue », car nous percevons au niveau du cerveau et non de l'œil.
- Le cortex occipital envoie l'information aux lobes préfrontaux, où l'information est analysée. Les lobes préfrontaux se chargeant de l'interpréter, de lui donner du sens.
En fonction du sens donné, l'information peut continuer en suivant des voies descendantes vers le système limbique. C'est la voie longue. C'est en fait un peu plus compliqué, mais cette description est une approximation suffisante.
Ces données Neurologiques éclairent le niveau de nos interventions.
Les ancrages et sous-modalités agissent sur la voie courte :
- Soit en rompant l'engramme (V = K) en lui envoyant une information contradictoire « impossible » comme dans une désactivation d'ancres.
- Soit en diminuant le nombre de Neurones impliqués au niveau de l'aire V1 en agissant sur les sous-modalités. En effet le fait d'éloigner l'image diminue sa taille de projection sur la rétine et donc le nombre de Neurones, ce qui fait passer la surface en dessous du seuil critique de recrutement amygdalien et limbique. Ces interventions sont un des apports majeurs des thérapies Neurologiques (PNL, EMDR, TFT ) développées ces 15 dernières années et ont démontré leur incontestable efficacité pour la résolution d'événements traumatiques.
Les recadrages, changements de sens et réinterprétations en tout genre, agissent sur la voie longue. C'est le niveau visé par les approches psycho-dynamiques, analytiques.
Enfin certaines interventions combinent ces deux niveaux, comme dans un changement d'histoire de vie ou un réimprinting, combinant le meilleur de Freud et de Pavlov, le pourquoi et le comment. Cela explique la puissance et l'efficacité remarquables de ces interventions.