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Ralentir pour réussir
par David Bernard
Vous arrive-t-il parfois de vous sentir essoufflé et fatigué de courir le marathon de semaine en semaine? Une alternative vous plairait-elle afin de, non seulement prendre le temps de respirer un peu, mais d’améliorer significativement vos coachings de manière harmonieuse?Pour beaucoup, la vitesse est synonyme de performance, de résultat. En conséquence, nous nous retrouvons bien souvent à courir, à rouler à toute allure pour nous dépasser. Notre quotidien se transforme en une course contre la montre, course dont l’objectif est parfois flou : se tailler une éventuelle place au soleil. Pour réussir ! Réussir quoi ? Réussir sa vie, voyons ! Mais qu’en est-il vraiment ? Est-ce que de toujours en faire plus est réellement la solution, la garantie incontestable d’une grande réussite, du bonheur ? Et si nous pouvions changer les règles, arriver à Rome en prenant un chemin différent, un raccourci caché ? Le feriez-vous ?
Seriez-vous prêt, malgré l’inconfort initial, à traverser une période de transition et de changement pour ensuite progresser à pas de géant, à emprunter un chemin moins fréquenté, peut-être même ignoré : le vôtre !
Lorsque j’ai acheté ma première automobile, j’étais fier comme un paon, je me promenais, la musique à tue-tête… la vie était belle ! Un jour, l’inévitable s’est produit. Un voyant lumineux est apparu sur le tableau de bord m’indiquant de faire vérifier le moteur.
Côté mécanique, j’ai toujours été un nul et le problème m’angoissait au plus haut point : « Et si le moteur était brisé ? Et si c’était une pièce coûteuse ? Et si je n’avais pas assez d’argent pour payer la réparation ? » Après trois longues semaines d’inquiétude, j’ai finalement pris la décision de remédier au problème. A l’époque, un de mes bons amis était mécanicien automobile et, contre toutes attentes, j’ai réussi à le convaincre de débrancher le voyant afin qu’il ne clignote plus. Pas de voyant lumineux, pas de problème... ne sous estimez jamais le pouvoir du déni dont est capable l’être humain ! C’était réellement ma pensée à l’époque. Selon vous, était-ce une simple pensée d’adolescent inconséquent ? Absolument !
Qu’en est-il de tous ceux et celles pour qui la petite voix intérieure, l’instinct ou le coeur, bref l’indice lumineux, indiquant la nécessité d’une mise au point, débranchent le voyant comme si de rien n’était ? N’est-ce pas le lot de plusieurs de vos clients, peut-être même le vôtre? Un malaise se fait sentir, une émotion désagréable, une douleur et l’on se dit : « Ce n’est pas grave, fume un pétard, ça va passer. Prends quelques verres pour te détendre. Joue un vingt dans la machine, ça va te changer les idées ! » Il est maintenant considéré comme normal de s’engourdir et de s’étourdir constamment pour éviter de s’occuper de ses souffrances intérieures, du vide que l’on ressent parfois. Si la lumière s’allume, n’attendez pas jusqu’à la dernière seconde de la dernière minute pour régler le problème ou vous en subirez les conséquences. Pourquoi ralentir ? Parce que si vous ne prenez pas le temps de le faire, c’est la vie qui finira par vous clouer au sol pour vous faire réfléchir et ça risque de faire mal.
“Bon, bon d’accord, j’ai compris ! Je vais ralentir un peu, mais comment m’y prendre, tout va tellement vite aujourd’hui”, me direz-vous. Débutons par clarifier le terme. Ralentir est ici utilisé pour décrire l’action d’investir stratégiquement en des moments clés, pour prendre le temps d’observer notre vie et ainsi se donner une perspective avec un peu d’altitude. Pas ralentir dans le sens d’attendre naïvement que les choses s’améliorent tout en ne faisant absolument rien en ce sens ! L’ancien président américain, Abraham Lincoln, disait à l’époque que si on lui avait alloué cinq heures pour abattre un arbre, il en aurait utilisé quatre pour aiguiser sa hache. Je répète souvent en conférence que lenteur est synonyme de précision et précision de vitesse.
Ceci est très paradoxal, mais chaque action posée pour ralentir nous amène à être plus concentrés et efficaces, donc plus rapides. Cette vérité de la Palice est autant valable pour soi-même que pour nos clients. D’un point de vue métaphorique, on pourrait comparer cette stratégie à l’action de se métamorphoser d’une ampoule électrique qui illumine une pièce en un rayon laser assez concentré pour percer une plaque d’acier. C’est ce qu’on appelle le focus mental, l’aptitude à ralentir pour réussir !
Alors, comment concentrer ce fameux focus mental, gagner en efficacité et, en bonus, amplifier cette sensation de calme intérieur qui génère des résultats si extraordinaires en coaching? Deux choses simples à exercer quotidiennement : prendre des moments seuls de qualité et en profiter pour respirer profondément. Vous vous attendiez peut-être à une formule magique, à un “ab roller” du succès ? Désolé de vous décevoir, mais le seul endroit où succès précède travail est dans le dictionnaire ! Gardez tout de même en tête qu’il est question de deux actions relativement faciles à exercer. La vie est plutôt simple, c’est l’homme (et la femme !) qui la complique !
La simple action de vous réserver un moment de qualité quotidien pour respirer et faire le vide intérieur (particulièrement avant une intervention thérapeutique), aussi court que cinq minutes, influencera grandement votre façon de percevoir vos clients, les défis qui se présentent à vous en coaching et les solutions pour y faire face. Peu importe votre situation présente, le silence est l’espace qui précède le moment où votre coeur s’adresse à vous. Pour écouter les signes de la vie et votre intuition, il est primordial de prendre rendez-vous quotidiennement avec la solitude. Le silence est l’art du guerrier ; la respiration, son sabre. L’efficacité de l’arme dépend de celui qui la manie. Si nous ignorons comment nous en servir, elle s’avère décevante ou inutile. Au début, la respiration peut amener une certaine détente et, bien utilisée, elle élève le degré de concentration significativement. Un coach concentré peut accomplir en une séance ce qui en demandera trois à un autre. À l’image d’un pinceau qui permet à l’artiste de créer une œuvre d’art, calmer son intérieur facilite l’accès à un niveau supérieur de conscience et permet ainsi de faire de ses coachings de vrai chef-d’oeuvre. Garder simplement cette phrase en tête : incarner la solution !
Simple, n’est-ce pas ? En fait, oui et non ! Il y a de très bonnes chances que vous connaissiez déjà ces deux trucs efficaces, mais que vous ne les appliquiez pas dans votre vie actuelle... “Plus tard, un moment donné, bientôt !” Comme le dit si bien Anthony Robbins, “les routes d’un moment donné mènent à la ville de nulle part”. Si vous souhaitez améliorer votre savoir faire avec vos clients, vous devrez d’abord faire preuve d’ouverture et être prêt à sortir légèrement de votre zone de confort. Nous atteignons bien souvent notre plein potentiel lorsque nous pénétrons dans la zone de l’inconnu, gage d’inconfort et de croissance. Vous voulez réussir dans la vie et réussir votre vie, pratiquez et répétez quotidiennement ces deux gestes en apparence insignifiants qui font une grande différence. Tel est le secret : capitaliser sur les petits avantages ! Prenez l'exemple d'un avion qui décolle, si l’on change son cap de cinq degrés sur dix, vingt ou cent kilomètres, il y aura très peu d’incidence sur la destination. Par contre, changez son cap de cinq degrés pour dix milles kilomètres, vous changez littéralement le continent sur lequel il atterrit. Le même principe s’applique pour votre vie. Cultivez un rêve et vous cueillerez une idée, plantez une idée et vous obtiendrez une action, répandez une action et vous récolterez un résultat. Accumulez les résultats et vous obtiendrez une direction, votre destinée !
En terminant, je vous invite à réfléchir à la quantité d’articles que vous avez consommés sur le même sujet à ce jour, aux nombres de réflexions qui ont traversées votre esprit sur l’application de ce genre d’outils dans votre vie. Le changement est généré, non pas par ce que l’on sait, mais par ce que l’on fait.
Prenez une décision aujourd’hui. Immédiatement ! Engagez-vous à appliquer ces concepts sur votre vie et dans vos coachings sans attendre une journée de plus. Si vous ne le faites pas maintenant, quand le ferez-vous... un moment donné ?
Exercice / Concentrer son attention
Vous devez premièrement demeurer immobile, car le corps et l’esprit s’affectent l’un l’autre. Tout en pratiquant la respiration profonde, choisissez un objet, quelque chose de tangible et physique que vous pouvez visuellement observer. L’objectif est simple : contraindre votre cerveau à garder son attention uniquement sur l’objet en question. Il va probablement s’emballer et se rebeller en un rien de temps, quarante-deux pensées par minute traverseront votre esprit. C’est le fameux mental qui tente d’accélérer pour vous faire croire que vous êtes quelqu’un, car vous avez des soucis ! Évitez de tomber dans ce panneau de l’ego, restez concentré sur l’objet. À chaque dérogation, revenez-y. Une manière efficace de dompter et de ralentir votre mental consiste à diriger votre attention sur le décompte de votre respiration. En comptant de 1 à 10 à chacune des trois étapes, vous insistez ainsi sur une tâche unique qui occupe le mental, le forçant à se concentrer. Avec un peu d’exercice et de constance, vous parviendrez à un stade où vous observerez votre mental qui réagit sans toutefois vous laisser entraîner dans son tourbillon de préoccupations. À ce moment-là, vous saurez qu’il vous est possible d’avoir accès à un état de félicité où votre potentiel est un concentré d’attention : de la nitro pour moteur !