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S'adapter au client, ce héros

S'adapter au client, ce héros

par Nadine Ménard

En PNL, nous apprenons qu'une résistance de la part d'un client nous indique surtout d'emprunter une autre voie, d'essayer autre chose. Cette optique requiert vigilance et une bonne écoute, afin de suivre le sens du client. Et qui sait où une voie peut parfois conduire?

La perception des limites

Un client vient me voir, aux prises avec des idées dépressives. La consultation se déroule avec une liste de croyances assez limitantes émises par le client.

Constat : Parler de ses croyances limitantes concernant "les autres" soulève le client hors de sa dépression et l'anime. Il devient alors plus enthousiaste, sa physionomie est vivante, sa voix est plus prononcée, et ses épaules se redressent. Intéressant...

Je l'invite à découvrir un temps où il se sentait bien, en confiance, dans un état de bien-être. Le client affirme ne pas en avoir vécu. Je l'encourage ensuite à "faire comme si". Ça ne se passe pas facilement, le client n'a plus sa légèreté, ses paroles lui viennent lentement, comme s'il était distrait par un mauvais goût dans la bouche.

Je change donc de direction, et l'invite à explorer les sous-modalités de sa croyance la plus limitante. Les mots coulent, riches et percuteurs. Je note les bénéfices secondaires et les sous-modalités de la croyance. Le client en prend conscience, et observe sa construction sur un écran. Ladite construction est envoyée au loin, le client imagine ce qu'il préférerait vivre à la place, le construit, puis l'installe dans son corps, au niveau du ventre. Ça se passe facilement cette fois.

Constat : De cette session, je me demande qu'est-ce qui se serait passé si dès le départ, j'avais accordé une plus grande place au besoin du client d'exprimer ses croyances limitantes? J'aurais alors choisi d'appliquer le Mandala de l'être.

La perception des possibilités

Une semaine plus tard, le client arrive pour une autre session. Je m'informe de son cheminement, puis, nous procédons à une mise à jour de l'objectif. Le client est animé : il raconte ses frustrations avec ses communications, au travail et avec son co-locataire. Je procède donc avec l'exercice du mandala… tel que je m'étais préparé à le faire.

Nous commençons par les croyances limitantes par rapport au soi, puis, aux autres. Les idées ne lui viennent pas facilement. Je suis surprise, car le client avait déjà partagé une grande quantité de croyances limitantes lors des sessions précédentes. Mes questions, plutôt que d'encourager, inspirent le client à faire des blagues sous la forme de croyances saugrenues, assez hilarantes.

Après quelques rires, j'interromps l'exercice pour jaser un peu et lui demande ce qu'il a fait aujourd'hui, avant de se rendre ici. Il révèle qu'il a magasiné pour une nouvelle voiture, et qu'il a conversé avec une très gentille réceptionniste, chez le dernier concessionnaire. Il me parle de la conversation, et comment la jeune fille lui souriait, ce qu'elle répondait à ses questions. Elle lui a dit qu'elle avait aimé lui parler et l'avait invité à revenir la voir. Le client a connu une relation de quatre ans avec ladite réceptionniste.

Constats : Le client était dans un état de succès et de possibilités. Il avait un cadre de référence. Nous avions donc une belle occasion de découvrir pleinement cet état. Ce que nous avons fait - avec le cercle d'excellence - et le client est reparti avec une conscience accrue de son autonomie à vivre cet état, et d'y avoir accès plus souvent.

Comment aurais-je pu découvrir plus rapidement que le client était dans un état présent plein de ressources gagnantes? Le client était animé lors de son arrivée. Selon mon observation de la semaine précédente, j'avais assumé qu'il était en état-ressources parce qu'il avait l'occasion de parler de ses frustrations, au travail et avec son « co-loc ».

Mes apprentissages

De cette session, il est facile de se rappeler l'importance de (1) bien préciser l'état présent du client au moment de la session, afin de profiter/agir dans le sens des ressources présentes, et (2) me questionner davantage sur les croyances acquises concernant le client.

En ciblant une flexibilité encore plus grande, moi et le client aurions pu explorer cet état d'excellence directement, sans passer par le mandala, si j'avais pris action plus rapidement en terme des points (1) et (2) mentionnés ci-haut.

Et encore… le mandala de l'être inspirait une résistance chez le client et, à première vue, ce n'était pas la meilleure voie à suivre. Toutefois, il semble que grâce à cette résistance envers l'exercice, le client ait vécu une opportunité intéressante, soit, le fait de vivre un grand contraste entre son état présent d'excellence (plaisant) et l'état d'expression de croyances limitantes (non-plaisant). Il a pu découvrir comment ces dernières l’éloignaient de son état d'excellence, de ce sentiment d'avoir des ailes, de flotter - comme si tout était possible - et la réussite… assurée.

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Certains faits relatifs au client ont été changés.
Pour plus de renseignements sur le Mandala de l’être, référez vous au site :
http://vivrelibre.free.fr/textes/mandala.html (sommaire en français)
http://www.richardmoss.com (site en anglais)


Outil conçu par le Dr. Richard Moss et enseigné par Robert Dilts et Deborah Bacon, lors de leur passage à Montréal en avril 2007