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Prendre le temps d’être... coach

Prendre le temps d’être... coach

par Sylvie A. Bouchard

Il n’y a pas de « vieilles âmes ».
Certaines âmes ont plus de conscience.
Elles ont pour responsabilité d’aider les autres à s’éveiller.

Olivier Lockert, Hypnose Humaniste

Il y a quelque temps déjà, une amie me posait une question toute simple... « Si je te dis ‘ Prends le temps d’être’, qu’est-ce que ça signifie pour toi ? »

Merveilleuse question s’il en est...

Prendre le temps d’être...

Une toute petite phrase et déjà, je respire plus à fond... et mon rythme ralentit.
C’est comme si, à chaque fois, je m’arrête soudainement, immobilisée sur mes pas... surprise encore une fois de m’être laissée emporter par les tourbillons du quotidien...
Quand enfin, je prends le temps de prendre le temps... je respire l’air du matin avec paix, avec bonheur...
Prendre le temps d’être... au fond... pour moi, c’est prendre le temps...
Prendre le temps de prendre le temps...

Prendre congé du brouhaha...

Faire un pas à la fois... ou plusieurs pas de danse...
Prendre le temps d’être, c’est prendre conscience du fait que mon moment présent est rempli d’interférences...
C’est reconnaître ces interférences... urgence, stress, peurs et croyances...
C’est « dépolluer » mon moment présent et le vivre à fond...
Laissant aller ces apports inutiles comme de beaux ballons dans l’air du matin...
Car, même durant les pires moments de crise... chaque instant contient sa propre sérénité...sa propre paix.
Prendre le temps, au fond... me permet d’être.

Le temps d’être... coach

Et voilà qu’une toute petite réflexion bien simple, presque banale, m’amène donc à prendre conscience de mon humanité. De fil en aiguille, je prends conscience aussi de la couleur de mon accompagnement en coaching.

Tenante d’une approche humaniste, allant beaucoup dans le sens des nouveaux humanistes. Qu’on se rappelle la brillante réflexion d’Olivier Lockert dans son récent ouvrage – Hypnose humaniste.(Éditions IFHE).

Une telle approche requiert du coach qu’il parraine profondément la personne qu’il coache, dans son identité fondamentale – et bien au-delà. Le coach humaniste, comme l’hypnothérapeute humaniste, visera plutôt à utiliser ce qui est là, comme les croyances de la personne – plutôt qu’à les changer. Ça vous redéfinit les techniques de changement de croyances !

Pour moi, le coaching humaniste se traduit par l’accompagnement de la personne à prendre Conscience. C’est l’accompagner avec respect dans l’éveil de sa Conscience – au delà du « petit moi », de l’égo – c’est aussi l’accompagner dans la révélation de son Être, toujours présent, en veilleuse – au fond.

Mon rôle, comme coach humaniste, c’est de laisser ma propre Conscience, cette partie sage en moi, se brancher à l’autre, à la relation aussi – c’est la laisser me guider vers son propre éveil – alerte aux embûches pour les lui bien éclairer...

C’est prendre le temps « d’être » dans cet espace où le jugement n’existe pas – où tout à un sens, quel qu’il soit. Comme le dit Lockert, « avoir confiance en la Conscience. Vous devez sentir la Conscience agir à travers vous, devenir vous-même cette Conscience incarnée, afin de lui permettre d’aider la personne... de Conscience à Conscience. » (p151).

D’aucuns qualifieront cette approche de métaphysique. Je vous le concède – et pourtant... Comme coachs PNL, ne savons-nous pas déjà nous installer dans cet espace « hyper méta », cette espace méta au-delà de l’espace méta du client ou même du coach. Ne savons-nous pas reculer pour s’assurer d’un regard systémique, respectueux des systèmes et enjeux du client ? Ne savons-nous pas utiliser ce qui est là, et nous laisser guider vers le territoire, et en transcender les cartes ?

Robert Dilts l’a répété à plusieurs reprises, et l’incarne toujours. Pour amener le client quelque part, il faut y être déjà. Le coach humaniste se doit de poursuivre une réflexion profonde sur son existence, sur ses valeurs et sur son humanité. Pour aider son client vers la découverte de sens, il n’est d’autre espace pour le coach que prendre le temps, prendre le temps de contacter la nature compassionnelle de l’humain, de la laisser imprégner l’ensemble de sa vie et de ses relations. Alors, il saura, prendre le temps. Prendre le temps d’être.